Les Jeux seront « 100 % énergies renouvelables », nous dit-on. Comment ? En mettant en œuvre une « stratégie de compensation » qui garantit « la neutralité carbone des Jeux. » (GIP) Il s’agit de financer « des projets qui lutteront contre le dérèglement climatique et aideront les populations les plus fragiles à s’y adapter. » (WWF) Là encore, on se demande si les communicants qui rédigent ce genre de littérature mesure la portée de ce qu’ils écrivent, s’ils conçoivent qu’on peut légitimement se demander si ce qu’ils écrivent relève davantage du cynisme ou de la niaiserie : le GIP et le WWF comptent-ils apprendre aux populations « les plus fragiles » à « s’adapter » à la montée des eaux en leur apprenant à nager ou à celles faisant face à sécheresse à se passer de boire ? On l’ignore, mais ce n’est pas ici l’essentiel. L’essentiel est que le GIP annonce que les problèmes de la construction des infrastructures sont réglés par la mise en place de « standards » de construction de « bâtiments bas carbone » et qu’il va aider à mettre en place des stratégies de « compensation ». Ainsi, « 100% des nouvelles infrastructures obtiendront une double certification BREEAM et HQE (label français de haute qualité environnementale pour les bâtiments) et seront labellisées « Bâtiments Bas Carbone » (BBCA). Tous les nouveaux équipements viseront également l’appellation Bâtiment à énergie positive ou équivalent, ainsi que le label BiodiverCity. » (GIP) Que les bâtiments construits soient bas carbone ou pas, il est difficile de défendre qu’il est écologique d’artificialiser des terres pour construire des infrastructures comme celle de l’Aréna 2 et celles d’Europacity qui s’inscrivent désormais officiellement dans le cadre des JO. Par ailleurs, l’idée de la compensation est de surcroît plus cynique que réellement écologique. En effet, quelle crédibilité accorder aux affirmations de compensation : combien de milliers d’hectares à replanter, de cours d’eau à nettoyer pour compenser ? Qui s’en chargera ? Rien n’est dit là-dessus. Quoiqu’il en soit, l’argument qui consiste à dire qu’il est bon de construire des infrastructures engendrant nécessairement des pollutions parce qu’on s’engage à compenser n’est pas acceptable. Cela consiste à dire que nous pouvons continuer à polluer puisqu’on s’engage ensuite à dépolluer. Polluer d’une manière certaine, dépolluer selon des modalités annoncées, non vérifiables, non financées, non crédibles. De surcroît, l’argument du bas carbone ne justifie pas grand chose: polluer, même moins, c’est polluer. C’est moins mauvais que si c’était pire, mais ce n’est pas un argument.