Dans un contexte économique d’austérité budgétaire, de chômage et de précarité élevés, les jeunes en situation de vulnérabilité sont particulièrement touchés par le mal-logement. Une proportion alarmante et croissante des jeunes en Europe sont exclus du marché du logement ou mal-logés. En plus d’être particulièrement touchés par l’insalubrité, les jeunes dépensent des sommes astronomiques pour se loger. Les jeunes de moins de 30 ans ont été particulièrement visés par les coupes budgétaires et les politiques d’austérité ces dernières années. Les politiques « reste chez tes parents » -« stay at home policies »- se sont multipliées dans certains pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Pays-Bas), considérant que les systèmes d’aide sociale sont trop généreux envers les jeunes et qu’il est de la responsabilité des parents d’assumer la transition vers l’autonomie de leur enfant10. Une augmentation des coûts du logement est constatée chez les jeunes dans leur ensemble dans l’UE entre 2010 et 2016 (+?10 %), tout particulièrement en Bulgarie (+?360 %), au Luxembourg (+?120 %), au Portugal (+?100 %), en Autriche (+?70 %), en Slovénie (+?60 %), en Grèce (+?40 %), en Allemagne (+?20 %). Parmi les jeunes Européens de 18 à 24 ans sous le seuil de pauvreté, 43 % étaient en taux d’effort excessif en Europe en 2016, 4 fois plus que la population dans son ensemble. Les pays où ce pourcentage dépasse les 50 % sont l’Autriche (50 %), le Royaume-Uni (50 %), la Bulgarie (52 %), la République Tchèque (54 %), la Suède (54 %), l’Allemagne (57 %), les Pays-Bas (70 %), le Danemark (87 %) et la Grèce, où 90 % des jeunes en situation de pauvreté sont en taux d’effort excessif. La part de jeunes de 16 à 24 ans vivant dans des logements surpeuplés a augmenté dans 10 pays de l’UE entre 2010 et 2016, en particulier aux Pays-Bas (+?100 % des jeunes en général, +?180 % pour jeunes pauvres), en Autriche (+?40 %), en Grèce (+?30 %), en Belgique (+?25 % des jeunes en général, +?70 % pour les jeunes pauvres), en Espagne (+?20 %). Les jeunes sont deux à trois fois plus confrontés que l’ensemble de la population à la privation sévère liée au logement à Chypre, aux Pays-Bas, au Danemark, en France, en Finlande.